Nos corps sont encore une fois marchandise d'échange à la merci des campagnes électorales et des jeux de pouvoir qui ont pour objectif de gouverner la vie et prévenir/ administrer les nouveaux conflits, dont l'existence est désormais indéniable dans la réalité.
Contre ces formes de contrôle avancées du gouvernement, de l'Eglise catholique, de toute forme de pouvoir, on propose au débat public et politique une perspective différente: l'autonomie comme prise de position sur laquelle aucune norme civile ou pénale ne peut rien faire; l'autodétermination comme ouverture d'infinies déclinaisons possibles de désirs et de pratiques relationnelles; et la laïcité comme irréductible conflit contre les dogmes obscurantistes et inquisiteur.
On veut se libérer des identités statiques, afin d'expérimenter de nouvelles formes d'autodétermination et de nouvelles possibilités d'expression, changement, croissance ou mise en discussion de nos subjectivités. Même quand il semble que les lois puissent s'ouvrir aux changements de la société, des comportements et des choix, en réalité il y a la volonté de régler chaque aspect de la vie personnelle et sexuelle et de contenir et de limiter les possibilités de choix.
Quelque soit le dispositif de commandement biopolitique, il contient intrinsèquement des formes de discrimination, de répression de la diversité et impose nécessairement des modèles de vie homologués.
Les lois qui gouvernent la vie et la reproduction, qui assignent des rôles publics et privés, et définissent (la licéité non è francese) et les limites admis aux relations, nous concernent tous et pèsent sur l'autodétermination de la liberté sexuelle de chacun.
Il n'est plus possible de réduire les différences inclassables et incalculables à des catégories reconnaissables qui reproduisent un schéma « naturel » et hiérarchique des liaisons humaines.
Si c'est vrai qu'il y a 40 ans la prise de conscience des femmes a mis en relief la contradiction de la neutralité de la citoyenneté universelle, dessinée autour de l'homme blanc, chrétien etc, en ouvrant une fracture dans la représentation des droits de citoyenneté mêmes, en imposant leur leur présence sexuée; c'est de la même façon vrai qu'aujourd'hui cette fracture-là s'est multipliée.
Elle se trouve dans les innombrables rôles et identités cassées par la crise de la citoyenneté et par la modernité liquéfiée. Identités qui se superposent , se cumulent, s'annulent mutuellement. Notre perspective part de la matérialité des conflits qui s'expriment dans les pratiques et qui parcourent les lieux réels où nous vivons. Pratiques dans lesquelles chacun de nous agit en traversant les rôles, les identités mixtes, les dispositions différentes.
Les limites flexibles de la citoyenneté ne sont plus seulement sexuées. Ils se déplacent sans cesse en définissant l'inclusion et l'exclusion, la légitimité et la déviance, la dangerosité et la victimisation: catégories qui insistent sur la peur et sur l'exclusion du différent et qui nous obligent à choisir entre nous enfermer dans des réserves indiennes afin de nous protéger ou dans des cages métropolitaines afin de nous contrôler.
Voici l'ordre et la sécurité dont tout le monde parle pour nous rassurer; mais la seule sécurité que l'on ait, relève de l'autodétermination de chaque sujet, construite à partir de ses désirs et ses exigences, de ses dispositions temporaires ou permanentes.
Nous devons essayer de définir une citoyenneté non-identitaire, flexible, adaptable et donc résistante aux transformations subjectives et historiques dont nous sommes protagonistes et pas spectateurs à chaque instant de notre vie.
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